mercredi 6 juin 2007

[Chronique] Justice - †

Il y a deux ou trois mois je vous avais parlé d’un groupe de musique électronique qui commençait doucement à percer et dont l’album n’était pas encore sorti. Ce groupe, c’était Justice. Et aujourd’hui lundi 11 juin, sort leur premier album attendu par une bonne tripotée d’auditeurs français, sobrement intitulé « † » (ou dans notre jargon « petite croix ») En quelques mois, Justice, jeune espoir français, a réussi à se transformer en une énorme machine encensée de toute part, multi-diffusée, adulée et qui va nous sortir le meilleur album sorti pour le moment en 2007.

Retour en arrière. Surfant sur l’énorme buzz provoqué par la réaction des médias après leur ep « Waters of Nazareth », single bourrin, efficace qui semblait présenter Justice comme un groupe descendant directement du « Homework » de Daft Punk et mixant allégrement leurs origines techno et rock, ils rallient l’écurie « Ed Banger records » de Pedro Sanchez, grand mécène de toute la scène french touch, seul manager exigeant des Daft Punk (habituez vous à entendre souvent ce nom) et DJ pas trop nul. Ensuite, ils font ce que doit faire tout bon groupe d’électro pour percer, ils nous sortent quelques-uns des meilleurs remixes de ces six derniers mois, notamment l’épileptique « Me Against The Music » de Britney Spears, les remixes de Daft Punk, Mr. Oizo ou le tube « Never Be Alone» en collaboration avec Simian Mobile Disco. Mais le grand boom est survenu quand Justice a sorti le single « D.A.N.C.E. », tube immédiat, diffusé sur toutes les radios, des plus pointues aux plus généralistes, avec un clip psychélico-textile et des influences discos alors insoupçonnées, un carton, tout le monde l’adore déjà. Un mois avant la sortie de leur album, ils ont commencé une tournée mondiale des clubs et cet album, et devinez quoi, grâce à la magie d’Internet (merci SexToy), je l’ai depuis un mois.

Avant de vous dire à quel point cet album est merveilleux, je vais vous dire ce qu’on retrouve de déjà connu : « D.A.N.C.E. » et « Waters Of Nazareth » bien évidemment, les face B « Let There Be Light » et « Phantom [Part 1] » qui se voit agrémenté d’une deuxième partie, et le titre « One Minute To Midnight » qui était sorti sur la compilation « Toxic ». Vous ajoutez à cela sept chansons et vous avez le merveilleux premier album de Justice. Les trois premiers morceaux assènent un grand coup : « Genesis » mixant une rythmique à la « Thriller » de Mickael Jackson et une intro impériale qui annonce la couleur : c’est puissant, c’est funky, c’est dans la directe descendance des plus grands, c’est fait pour régner. « Let There Be Light » extrêmement bien insérée dans l’album calme le jeu pour mieux enchaîner sur « D.A.N.C.E. » chanson gargantuesque, inqualifiable, avec évidemment des chœurs d’enfants (la marque fabrique de toutes les bonnes chansons), une touche retro irrésistible, des paroles qui vous rentrent de suite dans la tête pour ne plus en ressortir, une des meilleures chansons de 2007. « New Jack », chanson se rapprochant un peu trop du versant de Daft Punk que l’on n’aime pas trop (« Discovery ») fait le lien avant les deux « Phantom » aussi intitulés « Vitalic va te rhabiller » tant ces sept minutes surpassent tout ce qu’a pu faire le Dijonnais (et c’est un exploit quand on sait à quel point il est bon). Puis vient l’insouciante « Valentine » qui rappelle plus le générique de « Au pays de Candy » qu’autre chose, une chanson très belle, pure qui rappelle les contes de Miyazaki ou un retour à l’enfance tendre et réconfortant. On enchaîne deux morceaux avec chant, donc avec featuring mais évidemment l’album n'est pas sorti quand j’écris ces lignes donc je ne sais pas qui c’est. « The Party » chantée par une femme qui rappelle un peu Princess Superstar et « DVNO » chantée par un homme qui rappelle un type qui chante dans un vocoder donc cela peut être n’importe qui, même eux si ça se trouve. Bizarrement ces deux chansons cassent un peu le rythme, tout en restant honnêtes. Elles sont quand même très bien mais le problème majeur vient du fait qu’elles ne sont pas géniales comme les huit ou neuf autres. A partir de là, il reste trois chansons. On est déjà sur le cul quand « Stress » commence car comme son nom l’indique, c’est un morceau stressant, rapide, strident : un rythme binaire accompagné d’un sifflement qui fait la peur, de violons synthétiques, d’un train à vapeur, et qui se termine sur une nappe de piano à la « Valentine », toute douce. On comprend tout de suite après que cette chanson géniale servait juste de démarrage à l’autre single dantesque de l’album : « Waters Of Nazareth » le morceau de Hard Rock électronique ultime, qui était déjà fabuleux en single et qui ici prend tout son sens, gagne en intensité et achève l’auditeur déjà en sueur et en pleurs. Et c’est pas fini !! A ce stade j’étais déjà convaincu que je tenais l’album de l’année quand m’arrive en pleine gueule « One Minute To Midnight », parfaite tout simplement, la BO ultime de n’importe quel film bien foutu, rien est à jeter, tout est millimétré et cette chanson possède un rythme totalement irrésistible, ça y est, je suis mort. Réanimation. Repeat.

Je pourrais être encore dans la fièvre de la découverte, une bonne impression qui retombe après quelque temps, c’est déjà arrivé (spéciale dédicace à The Good, The Bad & The Queen) mais non. Mon LastFM est catégorique, j’ai déjà écouté Justice 140 fois, on peut multiplier ce nombre par deux pour la clé usb. Tous titres ont été écoutés au moins vingt fois dans toutes les situations possibles. Après plusieurs semaines d’études il n’y a plus aucun doute : je tiens mon album de l’année. Oui, déjà dès juin, je peux dire que rien ne surpassera cet album en 2007. RIEN ! Un album qui contient huit singles potentiels sur douze ! Un album qui surpasse toute concurrence dans l’électro ! Un album aussi bon que le « Homework » de Daft Punk (et ça fait douze ans qu’on attend ça) ! Un album qui redéfinit la musique électronique française, qui crée une nouvelle manière de voir, décomplexée, libérée pour en finir avec l’electronica intellectuelle qui traîne des pieds ! Un album qui ferait danser ma grand-mère paraplégique mieux que Justin Timberlake (et pourtant ma grand-mère adore Justin Timberlake) ! Un album fait par deux sales gamins, donc parisiens, qui s’amuse avec les codes du disco, de la dance music, du christian rock, du heavy metal... Des gosses qui se permettent de réussir tout et de faire un pied de nez à tous les vieux groupes qui s’enlisent dans leurs vieilles formules tout en faisant signe aux autres copains de la bande que la voie est libre et dégagée. Préparez-vous pour la bataille, l’électro française prend un coup de boost, elle a oublié son cerveau mais putain quelle énergie !

http://www.myspace.com/etjusticepourtous

Et cerise sur le gâteau, Justice sera à Dour !! Oui, Dour, le festival officiel du secteur RCK (quoi, vous saviez pas ?) en compagnie de toute la team Ed Banger. Hallelujah !!!

vendredi 25 mai 2007

La corrélation entre équitation et musique

Quand on se fait chier des fois, on fait des trucs débiles.

Donc voilà pour vous, les poons (ouais j'apprends vite) et les RCKiens, un super méga best-of des chansons avec le mot "cheval" et ses dérivés dans le titre ou le nom du groupe. Je sais c'est très con.

Puisqu'on est dans le débile, autant assumer donc pour commencer voilà le fabuleux clip (très très moche) de la fabuleuse chanson (très très conne) de Big and Rich : "Save a Horse (Ride a cowboy)" qui propose une alternative agréable à la balade équestre.

http://www.youtube.com/watch?v=doF19W6Dp8k

Ensuite, je vais parler de la très célèbre chanson "The Horse With No Name", premier single et plus gros succès du groupe de rock fadasse américain America !!

http://www.youtube.com/watch?v=EL6Bil2kuIY

Une chanson de George Brassens, "le petit cheval", pas une de ses meilleures, d'une joie de vivre à faire frémir un vautour. C'est un poème de Paul Fort mis en musique (si on peut dire ça) par Brassens.

http://www.youtube.com/watch?v=N1LCe0F0vwU

Il y a aussi la chanson "Poney (part 1 & 2)" de Vitalic, l'album "White Pony" de Deftones, "La Jument de Michao" par Tri Yann, "Horse" de Neil Young, le groupe 16 Horsepowers... et bien d'autre.

Et donc maintenant en cadeau, une petite tournée de MySpace.

Avec pour commencer le groupe électro-crétin Pony Pony Run Run, assez inoubliable avec son myspace tout rose et ses chansons riches en sucre.

http://www.myspace.com/ponyponyrunrun

Puis le groupe de rock garage The Ponys, qui envoie légèrement du bois et qui a aussi un myspace rose (Est-ce un hasard ou il faudra aussi faire la corrélation entre la couleur rose, l'équitation et la musique ?)

http://www.myspace.com/ridetheponys

Et pour finir le très bon groupe de Mark Linkous, Sparklehorse qui plaira aux amateurs de ballades folk, pop, des grands espaces américains.

http://www.myspace.com/sparklehorse

CADEAU BONUS : Le générique du dessin animé "Petit Poney"

http://www.youtube.com/watch?v=IrMPlA08PFc

Et donc après la lecture de ce dossier finement torché, à la lumière du succès de ces groupes, pensez vous qu'ajouter le mot "cheval" ou un de ses dérivés dans le nom de la chanson ou du groupe ajoute un plus, artistiquement et commercialement ?

[Débat] Où sont passé les auteurs ?

Bonsoir, bonsoir, chers amis d’ETC, chers compatriotes d’RCK. Je vais vous relater un épisode bien sombre de l’histoire du rock.

« Les paroles de chansons n’ont plus aucun sens, la poésie a disparu. Seule compte la mélodie !!! » annonçait l’alarmante une du journal de ce matin. En couverture une photo noire et blanche de John Lennon et de Jim Morrison en photo montage avec en slogan « Où sont les héritiers ? ». Cela créa une polémique sans précédent, des émeutes se déclenchèrent dans tout le pays, mais il fallait se rendre à l’évidence : La mélodie avait envahi le rock, le sens des paroles était devenu minoritaire, voire perdu. La poésie avait quitté le rock depuis belle lurette.

Alors qu’à ses débuts le Velvet Underground s’inspirait de Burroughs, Jim Morrison devenait poète, John Lennon et Paul McCartney écrivaient des chansons belles comme le jour ou complètement stupides pour désorienter les analystes (« I Am the Walrus »), Puis avec les années 70, la musique a commencé à devenir plus importante que ce soit du coté du glam, Bowie et ses copains, ou du hard rock, Black Sabbath, Led Zep et cie... Evidemment avec le punk on réécoute les paroles, braillées par ses adolescents mal-dégrossis revanchards et voulant cramer l’abbaye de Westminster et Buckingham Palace... mais surtout grâce à toute la mouvance New Yorkaise, articulé autour de Patti Smith, qui déclame des poèmes magnifiques autant qu’elle écrit des chansons rageuses. C’est la fin de l’influence des poètes de la génération beat.

Mais des les années 80, mis à part quelques exceptions (dont les Smiths et leurs fabuleuses chansons teintées de cynisme et de désespoir), les paroles se cassent... Il n’y a plus rien tout est vu et revu. Les années 90 n’arrange rien : Noir Désir, Radiohead, Kurt Cobain se démarque mais n’arrive pas à la cheville des ancêtres... Un seul peut-être arrivera aux portes du panthéon des poètes rock : Jeff Buckley. Mais c’est surtout sa voix cristalline que le public retiendra. Un autre camarade, suicidé lui aussi, peut revendiquer ce statut : Elliott Smith.

Mais après la mort de ses deux-là, qu’est-ce que l’ont retient la plupart du temps dans les paroles d’une chanson ? L’engagement politique, l’engagement pour les libertés... Plus aucune remarque sur le style d’écriture, seulement une dictature de la mélodie. On ne chante plus pour dire quelque chose mais pour coller à la musique.

Qui peut me citer un grand auteur dans le rock actuel ? Qui peut produire de nombreux textes de qualités, je parle pas d’un gugus qui sort une chanson magnifique, non ça arrive encore. Mais où sont les auteurs ? Nick Cave, Jarvis Cocker, Neil Hammond sortent pas mal, chez les francophones Miossec et surtout Dominique A peuvent se targuer d’être dans la juste lignée de Gainsbourg, Brel et consors. Mais la multiplication des groupes n’a pas amélioré la qualité générale des paroles et il semble que ce qui a toujours été un peu secondaire au rock, soit carrément mis à l’écart !

D’abord quelque chose de fun, de facile, comme une mise en bouche donnez-moi le plus beau texte de chanson selon vous (un petit extrait et le nom de la chanson suffiront, on va pas pourrir la propa de longues répliques rébarbatives) avec ou sans explication, sans gênes et avec modération sur les liens youtube.

Ensuite, j’aimerai savoir votre opinion sur ce sujet, vous, mélomanes et amateurs de belles lettres. Donnez moi des exemples, des contre-exemples, je n’ai fait que survoler un sujet sur lequel il y a tant à dire.

vendredi 11 mai 2007

[Chronique] Björk - Volta

Découvrir un nouvel album de Björk est pour moi toujours un plaisir attendu depuis longtemps. J’avais hâte d’écouter la nouvelle livraison de la grande dame islandaise deux ans après son « Medullà » tout en bouche et en rythme et après une bande originale énigmatique « Drawing Restraint 9 » Et je ne suis ni déçu, ni surpris par ce sixième album studio en quatorze ans de carrière solo où Björk, une des voix les plus atypiques de la musique contemporaine et une musicienne talentueuse, nous fourni un album à la hauteur mais pas révolutionnaire, une nouvelle page à défaut d’un nouveau chapitre.


Depuis quelques années, l’Islandaise est rentrée dans la phase 2 (ou 3, selon les interprétations) de sa carrière solo, après avoir sorti trois premiers albums éclectiques, regroupant pop, électro, trip hop et techno furibarde et explosant tous les carcans de la musique mondiale. Celle-ci c’était calmée en sortant quasiment en même temps la bande son de « Dancer In The dark », film où elle tenait le premier rôle et le magnifique « Vespertine », sorte de grimoire rempli de neige, de coton, de cristal et de souvenirs anciens. Un album presque de musique classique qui mettait fin, je le croyais, à la première période prolifique de l’Islandaise. Elle ne sortait plus que des best-of’s, des coffrets de raretés, des quadruple lives, des dvd’s en tous genres. Puis enfin, on entendit reparler d’elle : cette dernière après avoir découvert une fabuleuse chorale d’inuit et une consœur à la voix aux particularités stupéfiantes (Taqag) eut l’idée de faire un album dont tous les composants seraient issus de la voix humaine. Pour cela elle fit appel à un casting monstrueux, à des voix toutes hors du commun, des beatboxers fous (Mike Patton, Robert Wyatt, Dokaka, Rhazel...) et nous sortait un album concept, totalement différent du précédent mais directement dans la lignée de celui-ci. Je m’explique. Si on devait facilement définir un thème pour chaque album de Björk, ce serait un organe, un composant vital du corps. Après nous avoir sorti un album sur le cerveau et la mémoire (« Vespertine ») et un sur la voix et le souffle (« Medullà »), Björk nous sort aujourd’hui un album qui vient des pieds, du cœur, des viscères, un album de sang.

Là après cette petite introduction, tu vois que je maîtrise mon sujet, mais tu restes perplexe et tu demandes une explication. D’abord premier constat, elle n’a pas abandonné l’idée de faire travailler pour elle toute une cohorte de musiciens doués venus des quatre coins de la terre. On retrouve là des musiciens congolais (Konono n°1), une joueuse de pipa, une sorte de luth chinois (Min Xiao-fen), un joueur de kora (Toumani Diabaté, deuxième africain de la bande, un continent qu’elle avait délaissé jusque là) et plus près de nous l’immense producteur Timbaland qui a coproduit et coécrit deux titres et l’immense nouveau talent, le chanteur Antony sans ses Johnsons... Et comme d’habitude elle évite le piège de l’album de world-music trop facile, se concentrant pour créer un album indéfinissable où les talents de chacun sont utilisés à leurs juste valeurs.

Au-delà de cette armée de collaborateurs, c’est toujours Björk qui est maître de son album, commandante je dirai même. Parce que c’est bien dix chansons guerrières qui nous sont offertes, des chansons remplis de cuivres (par une section entièrement féminine), de rythmes martiaux, de cris de guerre, des chansons martelés avec les pieds, des chansons de terre. Car Björk est surtout en colère, et cela faisait longtemps, depuis « Homogenic » à vrai dire, qu’elle ne l’avait pas laissé s’exprimer de manière aussi violente, brutale et sournoise. Elle se fait cynique, crache au visage de la noirceur et elle nous assomme avec une chanson digne de « Pluto » : « Declare Independance », synthétique et électronique où la production se veut rythmée mais indansable à part pour une tribu sur le pied de guerre. On ferme les yeux, et on voit des avions, on entend des sirènes, on imagine la diva Björk sur son estrade nous hurler des ordres (« Make Your Own Flag !! »). Il y a aussi « Dull Flame Of Fire », une chanson basée sur une montée en puissance des cuivres et des deux voix qui montent lentement pour s’élever vers la colère refoulée. Deux voix, car depuis bien longtemps, Björk nous livre un vrai duo, avec Antony, qui est tout simplement magnifique à en pleurer. Leur voix se complète à merveille (Björk fait l’aigu, Antony le grave, choix surprenant quand on sait que les deux n’ont pas de facilité particulière dans ces registres) En plus de ces deux chefs d’œuvres immédiats on retrouve tout un lot de bonnes chansons : l’intro faussement dansante « Earth Intruders », « Vertebrae By Vertebrae » étrange descente aux enfers qui résonnent dans notre tête. Et tout un lot de chansons typiquement Björk comme « Wanderlust » tout en sirènes, échos et radars ou « My Juvenile » sublime conclusion en canon.

Cet album ne surprend pas, et ce ne sera sûrement pas un grand tournant dans la carrière de Björk mais il comporte encore son lot de chansons magnifiques, d’expérimentation sonores audacieuses et surtout cette voix qui ne faiblit jamais, une voix fabuleusement hors norme, magnifique (il y a ses détracteurs et c’est ce qui la rend encore plus parfaite, vu qu’elle ne peut pas laisser indifférent) qui vous prend au cœur, au corps comme elle laisse s’exprimer le sien. Un album à peu près aussi bon que « Medullà » ce qui nous fait penser qu’elle est rentrer dans un rythme de croisière tranquille et qui correspond bien à ses changements de vie à 41 ans. La fougue a laissé place à une certaine maturité. Malgré cela, comme je l’ai dit cet album est teinté de colère mais d’une saine colère réparatrice, venant du profond du cœur de la dame, mais aussi un album de terre, de guerre, de pieds qui martèlent le sol. Et composé de sang qui circulent aisément des pieds au cœur pour mon plus grand bonheur.

La dure vie de second rôle qui doit mourir

Je suis né à peu près à la même date que le héros, ou alors je suis son père ou un descendant direct, j’ai des liens particuliers avec lui, que ce soit de la haine ou de l’amour. Je suis un homme, le plus souvent. J’ai peut-être niqué sa copine aussi, mais ça c’est moins probable. Je suis très utile dans la première moitié du film, pour déconnecter le réseau de sécurité de la base ennemie, pour expliquer à tout le monde que les requins génétiquement modifiés c’est le mal (oui mais Samuel, il fallait pas le faire devant la seule issue sous-marine), ou même donner le nom des dinosaures et ainsi fournir la caution scientifique à la piètre suite d’un film à succès (Serpent venimeux ou T-Rex, il y a des choix difficiles dans la vie, même sous une cascade), pour illustrer la jalousie, pour démontrer un choix difficile, pour faire marrer des fois aussi... Mais je meurs, c’était marqué sur ma gueule que je devais crever. T’étais là, dans ton cinoche à regarder ton film. Tu m’as vu et t’as dit à ta meuf ou à ton pote « Combien tu paries que lui il crève ? », et ils ont acquiescé, les salauds.

Parce qu’il y a besoin d’une dose d’émotion, le meilleur ami du héros doit mourir !!! Mais pas sa meuf ! Qu’il connait depuis trois semaines, et qu’il garde parce qu’elle est super bonnasse et que jamais un généticien, un archéologue/journaliste/aventurier ou un chercheur en biologie moléculaire n’arrivera à trouver mieux. Alors que moi, MOI, je le connais depuis tout petit, on volait des bonbons ensemble. On a été à l’école ensemble, c’est moi qui lui donnais les réponses. On a monté ce projet de manipulation génétique destiné à guérir le cancer tous les deux (et avec un budget de l’armée croate, va savoir pourquoi) et pourquoi je vais devoir mourir ?
Parce que c’est moi qui aie cru en ce projet et que cette chochotte était réticente.

Pour tous ces blablabla caution morale et l’éthique de l’espèce humaine, alors qu’on avait la découverte à portée de main. Et c’est cette chochotte qui va pleurer comme une madeleine en m’envoyant une rafale de balle quand je me serai transformé en zombie ou en frite sanguinaire géante. Tout ça pour le bon vieux temps, je te parie même que le scénariste il va nous coller une scène où on nous verra tous les deux supers potes, genre on va à la pêche, on drague des minettes, on trouve la formule de la composition moléculaire de l’élément manquant à l’antidote de la dégénérescence des cellules lors de manipulation génétique de l’opération de clonage.

Je pourrais aussi me sacrifier, sortir des « laisser moi, je vais vous ralentir », faire le héros alors que je peux pas. Ben oui je suis trop gros, ou j’ai des lunettes... en tout cas je suis plus moche que lui et j’ai pas des meuf... ou alors une depuis longtemps qu’on voit qu’au début quand on est heureux ensemble, et à la fin quand ce connard de héros va voir ma femme et mes cinq gosses en bas âge pour leur annoncer que je suis mort en héros dans l’explosion du réacteur 5, ou dans la chute tragique de mon appareil sur une île japonaise, ou dans l’éruption du super volcan endormi depuis des lustres... Il y aura des cris, des pleurs, des « Pourquoi ? Pourquoi ? » Ou alors c’est tout simplement parce que je suis le seul noir dans la distribution du film.
Des fois, ils en mettent deux et ça fausse les pistes, on peut en tuer un avant l’autre. Heureusement je suis blanc, j’ai déjà plus de chances de m’en sortir, mais à quel prix ? Paralysé ? Amnésique ? Transformé en zombie, attaché au fond du jardin et condamné à jouer à la Playstation 2 ?

Non, non, je m’insurge, je ne veux plus servir de faire valoir et de pic émotionnel dans la trame scénaristique, je ne veux plus avoir tout le temps les mêmes acteurs... Même si certains sont très bon je tiens d’ailleurs à remercier Willem Dafoe, Geoffrey Rush, François Berléand, Alan Rickman, Ed Harris, Ice Cube, Jeanne Moreau, Jeff Goldblum, Benicio Del Toro, Quentin Tarantino, Edouard Baer, Tom Waits, Mathieu Amalric, Mufasa, Owen Wilson, Mista Isaac, Tony Curtis, Kevin Spacey, Samuel L. Jackson, Robert Carlyle et bien d’autres encore (rajoutez-en) de m’avoir si bien interpréter tout au long de ses années, d’avoir la gueule pour. C’est à dire une beauté toute relative, une beauté pleine de défauts (parce que je peux pas être moche, je suis dans un film quand même) et pas la gueule parfaite du bellâtre qui va s’en sortir. Mais de toutes façons ceux là s’en foutent parce qu’ils savent qu’ils vont durer et qu’ils auront des rôles principaux longtemps après que les premiers rôles de l’époque seront oubliés. C’est d’ailleurs eux que les cinéastes et les cinéphiles préfèrent (à part évidemment les icônes de beauté ou les monstres de présence évidents) ceux qui jouent ceux qui doivent mourir, les méchants ou les gentils.

Alors merde, je vais aller foutre une balle dans la tête de ce crétin, partir avec sa meuf et zapper la dose de pathos du film, parce que ça fait vraiment chier d’être un stéréotype.

J'aime la musique

Cultiver son spleen, à la limite de l'extrême déprime, en essayant de pas tomber dedans. J'écoute des tonnes de musiques tristes en ce moment (si tu veux les écouter toi aussi, va voir mes podcasts, ouais je fais ma pub dans un billet d'humeur, j'ai pas le droit ?) que je savoure tranquillement avec tous les poisons que j'ai à proximité : cigarettes, vin, sucreries, matières grasses, plats préférés, porno, daria, parano, films indiens, films d'amour, jeux à la con... Mais je ne fais pas grand chose d'autre. Je ne sais pas si écrire des articles ou participer à un nouveau secteur RP compte vraiment comme une activité... mais j'écoute de la musique.

J'attends le printemps et seulement le printemps, j'attends les échecs programmés avec la constance de l'éléphant du zoo de la Palmyre. Et je pense, je panse, je réfléchis, je rêve, je fantasme, je dis vague, je mange mes pensées avec entrain, des fois je les écris aussi, parce que j'ai rien d'autre à faire de ma nuit et que de toute façon demain je ne me lèverai pas pour faire quelque chose. Mais je continue à écouter ma musique.

"Est-ce qu'on écoute des musiques tristes parce qu'on est malheureux ou est-ce le fait d'écouter des musiques tristes qui rend malheureux" disait à peu près le poète/marchand de disque Rob Gordon. Une question toujours en suspens (comme dans un film de Hitchkock) car même si j'étais totalement malheureux il y aurait toujours la musique pour me remonter le moral, et si j'étais dans une bonne phase, elle serait là pour me rappeler que tout bonheur , comme le malheur, n'est qu'éphémère. La musique, ce garde fou qui m'empêche de sombrer bêtement dans la léthargie la plus totale, est pareil à l'amour (mais l'amour ne se télécharge pas sur le net) capable de tant de choses sur mon esprit. Au moment où j'écris je réécoute "Suicide is painless", je fredonne silencieusement cette chanson que je connais par coeur. je ne pense plus à rien, ni malheur, ni bonheur, seulement la beauté de la voix et de la musique. La musique est un doux cocon.

La pire des choses que pourrait me faire la Nature, Dieu, le Destin ou le Hasard serait de me faire devenir sourd. Je perdrai alors la seule chose qui m'a fait avancer, vivre de manière constante ces dernières années au delà de l'amour, de l'amitié, du sexe, du cinéma, de la lecture, de l'art en général, des drogues, des études, des voyages... Vous remarquerez sûrement que toutes ces autres activités requièrent plus d'énergie et de temps que d'écouter de la musique et que c'est sans doute pour cela qu'elles passent en second plan. Mais la musique a besoin de tellement plus que d'énergie ou de temps. Je n'arriverai jamais à comprendre les gens qui parlent de musique en faisant abstraction des sentiments, se contentant de la classer ou de la noter machinalement, de la comparer au reste, alors que n'importe quelle chanson est un tout, simple et complexe.

Un morceau de trois minutes trente peut remettre en question un individu entier si elle le frappe au bon moment. Evidemment, plus on écoute de musique et moins on a de chances d'être frappé. Mais à chaque fois qu'une de ces frappes m'arrivent en pleine gueule pour tenter une mini révolution, je savoure avec joie l'instant et appuie sur la touche "repeat" même si je suis en retard, même si je l'ai déjà fait 27 fois, même si le clocher s'effondre... Quand le reste ne suit pas, il y a la musique, et tout le reste dans sa parfaite totalité serait bien fade sans la musique pour rythmer, swinguer, groover, danser parmi les silences, les bruits et les paroles. "The soundtrack of my life" disait la chanteuse. J'espère ne jamais être heureux sinon je serai obliger d'écouter des musiques entrainantes à longueur de journée, j'espère ne jamais être malheureux pour toujours danser au milieu du salon avec un casque sur les oreilles.

A ceux qui ne comprendront pas ces mots, laissez moi en paix écouter mes joyaux et continuer à vivre dirigés par votre seul esprit sans prendre votre dose de sentiments par l'intermédiaire d'une chanson. Le désir de découverte, cette curiosité musicale va de pair avec le style de vie que l'ont choisit. Evidemment si cela devient maladif, la vie prendra alors ce même chemin. Car c'est bien la musique, la pire de mes drogues, celle qui me fait le plus de bien ou de mal, qui me rendra sourd avant de choper un cancer du poumon, la seule dont je ne veuille pas me désintoxiquer, la seule que je partage sans scrupules, sans intérêt, sans retour... J'aime la musique.

[film] Crustacés & Coquillages

Ce film commence comme un mauvais film français de base, une famille moyenne (un papa, une mama, un fiston, une fifille) vont passer les vacances dans la maison d’enfance du père. Une histoire qui commence de manière banale, écrit et réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau, deux jeunes auteurs français. Un couple qui s’aère aussi. Mais il y a d’emblée certains détails qui font tilter dès le début. Le jeunot qui commence à se branler tranquille sur une petite musique badine, et qui va mine de rien enclencher tout un phénomène narratif sur un truc fabuleux, le ballon d’eau chaude, élément essentiel de la vie en vacances et donc de ce film. Puis il y a aussi les phrases qui sont répétées tout au long du film qui servent de repères comme celles sur les violets (les fameux coquillages).

Mais de suite, la schématique va se chambouler une première fois quand le meilleur ami de Charly, le fils vient pour passer les vacances avec la famille. Les parents se posent de suite des questions, tellement « ça crève les yeux ». Et ensuite, la fille va se casser « s’envoyer en l’air au Portugal avec un motard !! » dixit Marc, le père paumé (Melki, excellent, je vais le dire souvent, il faut vous y habituer) La mère semble s’en sortir mieux que le père « parce qu’elle est hollandaise » Donc a déjà le premier thème de l’homosexualité qui apparaît, et si au départ il est abordé très lourdement, avec pas mal de clichés (la définition ridicule du « coming out ») s’affine et finit le film avec une justesse rarement filmé.

Arrive ensuite le deuxième intrus, Mathieu (Jacques Bonnaffé), l’amant de Beatrix, la maman d’origine hollandaise ce qui explique le prénom ridicule qui vient faire valoir ses droits, tout en se faisant passer pour « un amant de vacances » qui surgit à l’improviste. Le couple se trouve redéfini, le mari devient cocu, mais toujours aimé et encore plus attachant. L’amant est encore plus cocu. Et Beatrix, en devient encore plus innocente. Tout va pour le mieux, mais cela dure un temps. Martin, le meilleur ami qui est réellement pédé a du mal à faire croire aux parents qu’il sort avec Charly qui lui ne l’est pas. Ensuite, Mathieu, va poser des problèmes à Beatrix. Seul reste, Marc, totalement impuissant aux infidélités de sa femme, puisqu’il n’est pas au courant, et aux supposés problèmes de sexualité de son fils.

Puis viendra le dernier intrus, Didier, le plombier homosexuel (Jean Marc Barr, égal à lui même), que Charly et Martin rencontrent « au coin des pédés » qui va foutre encore plus la merde avec des vieilles histoires, et je me tairais pour ne pas gâcher les surprises du film.

Ce qui me plait dans ce film, ce sont surtout les petits détails. Les phrases répétées plusieurs fois par différents personnages dans un contexte qui change, l’humour léger, qui contraste grandement avec les comédies bien grasses made in France, la musique badine et discrète, les scènes qui comme les phrases se répètent suivant les personnages (la fameuse scène de la branlette sous la douche, que tous les personnages expérimentent). Le film souffre autant qu’il joue avec les clichés, sur les homos, les ados, les garagistes, les hollandais. Certains dialogues font too much, mais les acteurs sont tous bons. Les ados jouent maladroitement quand ils doivent dire des trucs trop adultes mais paraissent sincères la plupart du temps. Valeria Bruni-Tedeschi joue très bien la polygames innocente et décomplexée, voire un peu cruche par moment. Mais surtout Gilbert Melki, l’excellent Melki, en père déboussolé, en hyperactif colérique, en mari cocu, en amoureux, en beauf moderne... beau, juste et extrêmement drôle, comme toujours.

Un film qui comme toute comédie romantique se termine bien., car si on devait la classer ce serait une comédie romantique à plusieurs voix, loin du « drame de société » que l’on aurait pu trouver avec des thèmes pareils. Ca se termine bien, mais pas de la façon dont on s’attend au début. Une fin très originale, qui se termine en comédie musicale (les réalisateurs avaient déjà réalisé « Jeanne et le garçon formidable » comédie musicale sur le sida) et qui clôture avec une vision originale de la famille, de la sexualité avec une ouverture d’esprit qui frôle l’optimisme niaiseux (mais un peu de cucul fait pas de mal)

Un film pile poil entre le petit film sympatoche qu’on oublie vite et le grand film à la française que l’on prime aux Césars ou dans n’importe quel festival de cinéma. Un film qui pourrait laisser indifférent s’il n’y avait ce je ne sais quoi d’insouciance, d’originalité, de bonheur non conventionnel. Un film léger, doux, drôle, juste et qui donnent terriblement envie de partir en vacances sur la côte d’azur.


Pour voir la bande annonce, des extraits et ce genre de connerie :
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=57625.html

jeudi 19 avril 2007

[Chronique] Garorock

Chaque année, ma petite ville de province pourrie se fait envahir par une armada de « jeunes » qui font peur à la population locale avec leurs crêtes punk, leurs dreadlocks, leurs jeans troués, leurs piercings, leurs comportements obscènes... Les jeunes font peur, mais les jeunes sont surtout là pour assister au plus beau gros festival de la région : Garorock, à Marmande !!!!!

J’aurais tort de ne pas profiter de la situation... Et donc me voilà barman bénévole, pour avoir l’entrée et les consos gratos, l’accès à l’espace VIP et le droit de rentrer sans me faire tripoter par un agent de sécurité bourru. Prêt à attaquer le seul évènement intéressant de l’année dans la région ! (je l’ai déjà dit, mais on en est fier autant en profiter)

Vendredi 6 avril, temps chaud, un peu lourd mais pas une trace de pluie. Votre serviteur prend ses quartiers dans le bar à vin et champagne, et fait le tour du site avant d’embaucher. Quatre scènes comme l’année dernière, de la minuscule scène « MySpace » à la grande scène de l’espace expo, il ne suffit que de cinq minutes pour faire le tour du propriétaire, mais le site est presque vide. Les concerts n’ont pas vraiment encore commencé, il y largement de la place pour circuler.

Je commence donc mon service, il y a peu de monde ce qui permet au tronpa de nous libérer pour nous permettre d’aller voir un petit bout d’Un Air, Deux Familles, espèce d’énorme collectif composé des Hurlements d’Leo et des Ogres de Barbacks, deux groupes de chanson française. Le concert est très bon, l’alchimie est étonnamment parfaite entre les deux groupes qui alternent avec une facilité déconcertante passage calme et festif. Je retiendrais mon arrivée survoltée sur « La gare de Caen » le moment le plus péchu du concert et le fameux « Rue de Paname » en fin de concert. Un moment attendu depuis longtemps.

Je retourne à mes quartiers, on essaye de me soudoyer gentiment et je file voir Herman Dune. Je reste bien trois quarts d’heure à danser, à m’imaginer dans les années 60 avec limite une fleur dans les cheveux grâce à ce groupe suédois qui nous fournit merveilleusement en pop ensoleillée et en mélodie accrocheuse. Le chanteur, barbu comme Demis Roussos, se fend même de quelques phrases en français. Un petit détour par Tété, où on peut se rendre compte que le pauvre garçon n’est pas vraiment un grand chanteur de scène. Je retourne au bar me faire soudoyer. Et là ça y va de plus belle, on m’a proposé de l’argent, des tickets rouges à la place de tickets verts, des joints, des clopes, des fins de joints, des bisous, des gobelets vides et... un dinosaurus. Je te jure Kantal, le mec il était là en train de parlementer depuis une demi-heure, quand sa meuf me tend sous mon nez un dinosaurus tricératops (oui, tricératops). Encore une preuve que je ne suis pas totalement incorruptible.

Puis je pars avec ma mère (ouais parce que Baïkal va en festival en famille) rejoindre mon père à la grande scène. Et là j’ai vu une relique, une vraie ! Je suis arrivé à la fin du concert. Et j’ai donc vu, en live, « Antisocial » de Trust. C’était jouissif, toute la jeunesse qui ressurgissait, mon père a perdu 15 ans minimum. Bernie avait beau avoir pris un peu de poids entre temps (mon père aussi, remarque), porter toujours un bandana ringard et s’être fendu d’un sublime t-shirt « Arlette Laguillier », il avait une pèche d’enfer. J’étais surexcité. Un petit détour pour finir vers le grand chapiteau où se déroulait la fin du groupe hispanisant Ojos de Brujos et j’étais parti.

Samedi 7 avril, chaleur étouffante, pas de vent et votre serviteur arrive trop tôt, attendant ses camarades de picole. J’assiste à la répétition de Yelle, dont la session rythmique est excellente et à celle de Galaxie 500 qui me fait profondément chier. Puis je vais voir The Lost Communist groupe de funk-rock de Bordeaux qui fait bouger juste ce qu’il faut dans cette chaude après-midi et je retrouve enfin mes camarades ! Mais avant de les rejoindre je croise Chino Moreno, dans l’espace Pro, tranquillement en train de pousser son skate et de finir un sandwich !

Je deviens totalement hystérique pendant une bonne heure à boire et fumer, puis retourne dans le site où l’on décide d’aller voir ce que donne la dernière rejetone de la famille Higelin : Izia. On sait juste qu’elle a 16 ans, et on s’attend à une gamine qui nous chante de la chanson française gentillette. Et que nenni, c’est une furie, un croisement improbable entre Janis Joplin et un vieux punk bourré qui hurle des insanités (« She’s a bitch ! She’s a bitch ! Bitch ! Bitch !») sur une musique punk-rock, certes peu révolutionnaire mais pleine d’énergie. Puis encore une période calme, les Ogres de Barbacks sur la grande scène, seuls cette fois-ci, qui sont un poil chiants à s’évertuer à jouer tout leur répertoire calme alors que les festivaliers réclament du sang et du bruit.

Joey Starr, qui a vraiment une voix monstrueuse nous fournira un ersatz de ce que l’on attend, mais c’est Deftones sur la grande scène qui démarrera les hostilités. En une heure de concert, ils ont fait celles que l’on attendait le plus : « Back To School », « My Own Summer » et l’explosion sur « Bored » qui clôtura le concert. Un moment unique, concentré en une heure de concert brut, avec quelques cris dissonants de Chino « Burger King » Moreno et un groupe un poil mou mais qui ne gâche pas le plaisir de le voir « chercher la lumière qui n’existe pas » pendant qu’il chante.

Puis à peine le temps de souffler on fonce à CSS, qui sont déchaînées elles aussi ! Elles enchaînent les tubes, hurlent aussi fort que Joey Starr, se roulent par terre et finissent en beauté sur un « Let’s Make Love and Listen Death From Above » démentiel !!, Ensuite une petite pause, un petit passage vers Digitalism et direction vers là où les festivaliers les plus avertis se sont donnés rendez vous : le spectacle de Center Of The Earth.

Center Of The Earth est donc un spectacle créé spécialement pour le Garorock, par deux groupes de hip hop monstrueux : Maniacx, sorte de Beastie Boys niçois et les Puppetmastaz, célèbre combo de marionnettes rappeuses from Berlin. Le spectacle est terriblement rodé, vieilles chansons des deux groupes et nouvelles compos se mélangent parfaitement. Grâce aux Maniacx, la narration de l’histoire du « level seveteen » est parfaite et le jeu de scène est très bon, les interludes passent très bien et la nouvelle puppet est une française : Richelieu !! La foule est hystérique, personne ne s’est perdu, tout le monde veut les voir et le spectacle est largement à la hauteur des espérances ! Le clou du samedi.

Ensuite un petit détour par Alec Empire qui nous balance sa hardtek survoltée que je ne peux admirer longtemps. Car je veux surtout finir sur Vitalic qui mixe tube sur tube avec une classe sans pareil, dont « La Rock 01 » qui démarre pile quand j’arrive me fait virevolter dans tous les sens, c’est à ce moment là que j’ai commencé à avoir des douleurs dans les cervicales. Ensuite je file faire un saut à l’after de l’espace pro, que je crois nulle et je vois Missill, sublime Djette que j’admire, habituée du Garo, en train de mixer à deux mètres de moi alors que c’est celle qui va clôturer le festival. Ensuite, un petit bout de Teenage Bad Girl, deux DJ d'électro-punk, semblable à Justice qui font danser comme des fous ceux qui ont survécu, dont moi. Il est 4h du mat, l’heure d’aller au lit.

Dimanche 8 avril, il fait bon, il pleut un peu toutes les trois heures, votre serviteur va naviguer entre toutes les buvettes des scènes du Garo. A celle de la scène Dickies, j’assiste au fabuleux concert de Nelson, groupe de rock à mèche insipide. Ensuite à celle sous le grand chapiteau, il y a H Kayne, un très très bon groupe de rap marocain, dansant et exotique comme il fout ! En plus j’évite Sanseverino, qui m’énerve et je vois le tout début d’Olivia Ruiz, qui est pas mal sauf quand elle commence à chanter... (mais elle avait une otite il parait)

Je vais bouffer et j’enchaîne avec le début du concert de Public Enemy ! Pour leur deuxième venue en France, ils sont magiques, magnifiques, magistraux. Chuck D est surexcité, Flavour Flav est posé mais précis et nous font chanter jusqu’à la mort. Toujours contestataire, ils crachent des « fuck George Bush » toutes les minutes et se fendent même d’un « fuck Sarkozy » de bon ton. Quand tu es dans une foule, tu n’as pas nécessairement besoin de crier des trucs super intelligents, et ça fait du bien. Les beats sont puissants, le DJ est excellent (et il nous fait une impro de cinq minutes du feu de dieu), le groupe est aussi excellent (car il y a guitare, basse, batterie, trompette et choristes pas habillées en grognasses) et j’ai kiffé ma race. Ensuite je deviens barman à la grande scène et en même temps je redeviens un Dieu vivant ou « l’homme qui fournit la bière » personne vénérée par 85% des festivaliers ce qui me permet de prendre la grosse tête.

Ca enchaîne avec encore un excellent DJ, Q-Bert, trois fois champion du monde, qui est excellent mais que je ne peux apprécier à sa juste valeur à cause du rythme de fou du bar de la grande scène. Puis je vais voir le mythique DJ français, Laurent Garnier, lui aussi excellent qui joue « Crispy Bacon » et les titres plus planant du dernier opus avec la même facilité. Je drague une bénévole tchèque et je fais un saut à Missill, une des meilleures DJette du moment qui mélange Breakbeat, Hip Hop et Rock avec talent. Et qui en plus en plus d’être vraiment une vraie bonnasse qui bouge bien (le meilleur moment du concert c’est quand elle enlève sa veste pour se retrouver en débardeur), arrive à remplir à bloc le chapiteau Dickies, ce qu’elle seule a réussi à faire. Des gens dansent en dehors du chapiteau, malgré la petite pluie, l’ambiance ne se refroidit pas. Une artiste qui aurait mérité la grande scène.

Je finis à Hextatic, bon DJ d’Electro Hip Hop, amateur de Beastie Boys et de House Of Pain, à faire des conneries avec la tchèque, donner les tickets boissons à des soiffards, et manger des frites à la moutarde pour m’enfuir pour d’obscures raisons en laissant derrière moi l’after VIP, la tchèque et Little Mike des Birdy Nam Nam en set exceptionnel et privé. Et aujourd’hui le « j’ai vu, j’ai vu » du jour aura été Gérard Baste chanteur des Svinkels dont un de ses potes m’a taxé une clope. \o/

En conclusion, une très bonne progra pour l’amateur de hip hop et d’électro pur cru que je suis, et pourtant j’en ai loupé (Asian Dub, !!!, Yelle ou les Wriggles) mais un cruel manque de rock, voire de métal. Un son encore amélioré cette année avec l’astuce des tentures sur les murs en tôle de l’espace expo. Un bénévolat ultra facile et jouissif. Un prix un peu cher (mais je m’en fous je paye pas) et un espace de vente de tickets-boissons peu pratique (mais je m’en fous j’en avais pas besoin), et des espaces de bouffes bien grasses pas dégueu !

Le festival a lui fait 41.000 entrées et battu son propre record et s’annonce, grâce à une couverture médiatique importante (la caravane de France 4 qui retransmet le festoche en direct, Le Mouv’ qui enregistre des lives...), des exclus, des créations (enfin surtoutune, parce qiue les belles rosses bouses avec Babylon Circus, non merci) et une organisation un peu roots mais correcte comme un festival important, un des nombreux petits frères français de Dour.

Liens :

www.garorock.com

Izia : http://www.myspace.com/iziamusic

Missill : http://www.myspace.com/djmissill

Herman Dune : http://www.myspace.com/therealhermandune

Teenage Bad Girl : http://www.myspace.com/teenagebadgirl

1ère partie du concert de Public, filmé par France 4 : http://www.youtube.com/watch?v=g4LSIHXt0E0

ou l’émission en intégralité (il faut se piffrer les 3 heures d’émission dont une heure de Public Enemy) : http://www.france4.fr/prog.php?id_prog=4085#

lundi 2 avril 2007

[Biographie] The Supremes

Dans les sixties il y avait dans la musique black une opposition féroce entre le label Motown (le raffiné de Détroit) et Stax (le bourru de Memphis) qui monopolisaient à eux deux le devant de cette scène. En effet pour faire découvrir la musique soul aux blancs ces deux labels utilisaient des moyens considérables, des auteurs de talents, des studios perfectionnés, des techniques commerciales pointues et des groupes de jolies filles. Je vais m’intéresser au plus connu d’entre eux : les Supremes.

Le groupe était composé à la base de trois chanteuses (Mary Wilson, Florence Ballard et Diana Ross), les musiciens n’ont que peu d’importance dans ce genre de groupe. L’histoire démarre en 1961 par le choix de la meneuse, de la soliste qui revenait à Berry Gordy le patron de Tamla Motown. Alors que Florence Ballard avait été initialement choisie pour tenir ce rôle grâce à sa voix gospel qui surpassait de loin celles des deux autres et surtout grâce à une fragilité et une douce émotion qui transperçait la scène, c’est Diana Ross qui la remplaça en 1964. Pourquoi ? Et bien on raconte que cette petite chipie était convaincue que si elle prenait le rôle de meneuse des Supremes, elle mènerait le groupe vers la gloire et il ne lui restait plus qu’à convaincre son patron. Pour cela elle s’enferma dans les toilettes du 1er étage du building West Grand Boulevard, siège de la Motown, pour se faire farfouiller le roudoudou par Berry Gordy. Lui, convaincu après cette expérience que la petite avait de l’ambition à revendre conseilla à la triplette d’auteurs maison (Holland, Dozier & Holland) de lui confier la lead voice.

Ce que les Supremes perdront en émotion et en voix, sera largement compensé par l’énergie et la présence de Diana Ross, et surtout par sa beauté féline et sensuelle. En 1964, après le premier passage du groupe à l’Ed Sullivan Show, le groupe fait un carton avec « Where did our love go » et commence à être connu dans toute l’amérique. Puis les succès vont s’enchaîner, comme « Baby Love » qui sera numéro un aux States et au Royaume Uni, « Come See About Me », « Stop ! In The Name Of Love », « Back In My Arms Again »... Le succès est total, la Motown s’en met plein les fouilles, mais dans le groupe les relations se sont dégradées entre Florence Ballard et Diana Ross. Et pour ne pas risquer de perdre le groupe, Berry Gordy licencie Florence sans ménagement, lui préférant son amante, celle qui lui avait gagné des centaines de milliers de dollars. Holland, Dozier & Holland quittent la Motown la même année, faisant baisser la qualité des chansons et donc les Supremes n’accèdent au top qu’une seule fois avec « Love Child ».

En 1970, Diana Ross quitte le groupe, laissant Mary Wilson comme seule membre de départ au sein de la formation et qui y restera jusqu’au bout malgré les nombreux remplacements (dix chanteuses différentes en tout). Le groupe ne sortira plus que des succès mitigés et s’arrêtera définitivement en 1976. Diana Ross explosera en solo dès 1970 avec « Ain’t No Mountain High Enough », ensuite elle fit un disque avec Marvin Gaye, devint star de cinéma, puis une des grandes figures du disco... Elle est actuellement en pleine forme et continue à sortir des disques. Quand a Florence Ballard, elle mourut en 1975 d’une crise cardiaque, à seulement 31 ans après une fin de vie plongée dans l’alcool, la drogue et les joies des boulots ingrats. Elle laissait derrière elle trois gosses et une carrière solo médiocre.

Ce qu’il faut retenir de ce groupe, c’est que ce fut le premier girls-band de l’histoire de la musique populaire à avoir eu un tel succès. L’ancêtre commun des plus ou moins bons groupes de musique black jusqu’à encore aujourd’hui. On pouvait voir ou entendre beaucoup de Supremes dans les Destiny’s Child, dans la voix de Laurin Hill, dans celle de Mary J. Blige, dans tout ce qui a été fait par des femmes dans la soul qu’elles soient blanches ou noires.

Personnellement je serai toujours attaché à ce groupe, parce que l’inconditionnel mielleux qui est en moi adore les bons sentiments et les chansons choux à la crème, et celles des Supremes en font partie. J’agiterai toujours les bras en baissant la tête quand j’entendrai par hasard l’intro martelée au piano de « Baby Love » (une des plus belles intros du monde), je brandirais toujours un poing rageur sur « Stop ! In The Name Of Love », je danserai toujours sur toutes leurs premiers 45 tours... Mais surtout je n’oublierai jamais « I Hear A Symphony », la plus belle de toutes, où leurs voix cristallines s’élèvent, se mélangeant à une musique si belle et si dansante à la fois que l’on est sans cesse partagée entre les larmes de joie et le désir irrépressible de bouger son popotin.

I Hear A Symphony, la plus belle de toutes

http://www.youtube.com/watch?v=B7T2Jy-xpb0

Baby Love, Top Of The Pops, 1964

http://www.youtube.com/watch?v=23UkIkwy5ZM

Deux morceaux avec les Temptations autre grand groupe vocal de la Motown, mais cette fois-ci exclusivement masculin, où l’on voit bien le charme naturel de Diana Ross s’exprimait.

http://www.youtube.com/watch?v=HIFuoDatv1I

mercredi 28 mars 2007

[TV] Rock 15, une émission qu'elle est bien

J'étais tranquillement affalé sur mon canapé en train d'ingurgiter ma pizza, et je cherchais désespérément une connerie à mater sur la téloche. Et soudain, je tombe sur le début de "Rock 15" sur Europe 2 TV. Une émission qui a pour mission de passer les 15 meilleurs clip de wock du moment... Et donc, comme un seul homme, je décide de pousser l'expérience et de regarder jusqu'au bout !


Il y a toute la vague des groupes anglais fadasses : Kaiser Chief (Ruby, avec son clip en hommage à Sim City), Razorlight (America, les n°1 quand même)... seule surnage, au dessus de la marée, la chanson "Shoot The Runner" de Kasabian (de loin la meilleur chanson de la sélection)...

L'émission n'est pas avare en bouses françaises, pour notre plus grand bonheur : Indochine (pink water), Tryo (Désolé pour hier soir [Live]), Riké le chanteur de Sinsemilia, qui nous a sorti une chanson encore plus cul-cul que "tout le bonheur du monde". Et bien entendu nos gloires immortels, nos espoirs fous : les Plastichiottes (loser) et Naase (tu te trompes), plus un troisième groupe dont j'ai déjà oublié le nom, qui, toutes mèches dehors, s'égosillent pour nous prouver qu'ils savent faire du rock, du vrai !!! ...Raté !

Dans le lot, on a aussi droit à quelques américains du style "on est emo, on a mal à la vie ! T'as vu j'ai les yeux noirs ?". Ô joie ! Il y a la sublimement ringarde reprise de Creep par Korn avec le décor verdâtre, les hommes à têtes de loups et les gémissement de Johnatan Davis. Et Avril Lavigne, qui nous est revenu avec un clip encore plus abominable que les précédents (Girlfriend), mais qui soulève néanmoins une question existentielle : S'est-elle fait refaire les seins ? Parce que maintenant, on dirait qu'elle en a.

Et je ne peux vous quitter sans parler de la perle de cette sélection, celle qui m'a fait avalé de travers une olive, j'ai nommé : TOKIO HOTEL (Durch Den Monsun) où une bande d'ados prépubères allemands nous pondent une ballade calibrée pour faire pleurer de la meuf en quatrième. Le guitariste de 14 ans arbore déjà une belle crinière de dreads. Le chanteur, épais comme un arbuste, porte aussi bien la mèche, le khôl, le vernis noir et le blouson en cuir taillé sur mesure que la tristesse et la mélancolie dans son regard bien dirigé vers la caméra.

Quinze morceaux exceptionnels, qui m'ont bien aidé à digérer, et qui rassurent sur l'image toujours positive de la musique rock à la télé...

Ma petite sélection :

Tokio Hotel - Durch Den Monsun
http://www.youtube.com/watch?v=lI8yW3CB6bw

Avril Lavigne - Girlfriend
http://www.youtube.com/watch?v=cQ25-glGRzI

Naast - Tu te trompes
http://www.youtube.com/watch?v=pPzv6DeU43I


Vous aussi vous aimez cette émission ?

mardi 6 mars 2007

[chronique] Arcade Fire – Neon Bible

Tout le monde se souvient du battage médiatique qui avait été fait autour d’Arcade Fire, le groupe qui avait commencé sa tournée pour son album « Funeral » dans les bars miteux de Montreal et qui avait fini par jouer dans les plus grands et les plus prestigieux festivals du monde avec David Bowie ou David Byrne en guest. Des chocs comme ça, ça peut briser un groupe, les exemples sont nombreux. Et donc le 6 mars est sorti le nouvel album tant attendu : « Nïone Baïbeule »

D’abord y a du changement parce que maintenant ils avaient un budget ! Fini les bouts de chansons enregistrées dans la salle de bain de Win Butler et Regine Chassagne, le couple leader, place à un nouveau studio, et quel studio ! The Church est comme son nom l’indique construit dans une vieille église rénovée de la banlieue de Montreal, on imagine aisément l’acoustique et de décor de malade. Puis ils sont allez enregistrer les cordes et les chœurs à Budapest avec un orchestre classique réputé. L’enregistrement a duré plus d’un an, avec l’aide de nombreux musiciens (Final Fantasy, Wolf Parade, la section cuivre de Calexico... et la mère de Win Butler)

Déjà l’album est plus sombre, même s’il y a toujours de la lumière qui passe, l’album sonne beaucoup moins optimiste que le premier. Il y a aussi moins de « tubes » évidents, à part le biblique et majestueux « Intervention », cela manque de successeur à « Rebellion » ou « Wake Up ». Il y a moins d’envolées lyriques, moins de français (mais c’est pas un mal), les chansons sont mieux construites et mélangent avec beaucoup plus d’évidence le coté calme et le coté enjoué d’Arcade Fire. Mais ils ont rajouté beaucoup d’instruments : des cuivres, ceux de Calexico, et on s’étonne de ne pas avoir fait le parallèle avant entre ces deux groupes, tant leurs politiques musicales sont similaires, mais surtout, un orgue !! Un bien gros qui fait beaucoup de bruit et qui fait se soulever les poils des bras.

C’est un album est très bon dans l’ensemble mais il manque quelques bonnes chansons en plus. Mais bon il y a toujours « (Antichrist Television Blues) », la chanson pop de l’album avec ses chœurs énervées et son riff entêtant, « Intervention » avec son refrain parfait et surtout son intro à l’orgue (et pas un petit orgue de merde) qui explique à lui seul l’acquisition du studio, « Black Mirror » l’intro du disque qui fait penser à David Bowie, le très dark « Neon Bible », la fin tout en cuivres (de qui ? Vous avez suivi ?) de « Windowsill », la chanson jouée maintes fois en live « No cars Go » a été récrite pour l’occasion et sonne terriblement bien, c’est quasiment la meilleure de l’album, entraînante et belle, avec un accordéon de fort bon goût.

Et, il y a, (vous avez vu ? Je mets plein de virgules. C’est pour dire une chose importante) il y a « My Body Is A Cage », la plus belle chanson de l’album, judicieusement placée à la fin. Elle commence doucement, avec la voix de Win, on entend à peine les instruments. Puis sa voix se fait de plus en plus sûre, la musique s’accentue, des couches se rajoutent et soudain ! Le déluge ! L’orgue, à nouveau, crache ses plus belles notes, la batterie s’emballe, les chœurs deviennent aériens et la musique tente de la scène, mais la voix de Win Butler reste, seul fil conductrice d’une chanson qui vient clore en beauté un très bon album, mais qui rabaissent un peu le niveau des autres chansons.

Liens :

www.arcadefire.com

Le site est très beau, mais il sert à rien (sauf la version live de « Guns Of Brixton » des Clash, mais je vais vous la filer en lien)

http://www.myspace.com/arcadefireofficial

Pas top, que des vieux morceaux

http://www.myspace.com/bigstarbigstar

Non-officiel onc, mais avec « Intervention » et « No Cars Go »

No Cars Go (Live à Rock en Seine, l’année dernière)

http://www.youtube.com/watch?v=cJRSG95-WEU

My Body Is a Cage (vidéo de fan à la con)

http://www.youtube.com/watch?v=Pyp34v6Lmcc

Guns Of Brixton (en concert, au milieu de la foule, tout simplement sublime, filmée dans un vieux noir et blanc)

http://www.youtube.com/watch?v=eHHcTIBG7S8

Ne les loupez pas cet été, c’est avant tout un énorme groupe de scène.

samedi 3 mars 2007

[Chanson] Primal Scream - Loaded


Je vais vous conter l’histoire d’une chanson qui a permit à un groupe de rock mineur d’exploser sur le devant de la scène.

Nous sommes en 1993, Bobby Gillepsie, ancien batteur de Jesus And Mary Chain, a déjà sorti deux albums avec son groupe Primal Scream. Deux albums d’indie rock de bonne facture mais guère plus. Mais soudain les trois anglais se prennent en pleine gueule la vague acid-house de Manchester, passe des amphets aux ecstas, se mettent à sortir dans les clubs et décident donc de transformer leur musique en mélangeant le rock et cette nouvelle musique électronique. Mais comme ils sont fainéants et drogués du soir au matin, ils ont besoin d’aide et appellent donc, le petit DJ qui monte pour produire l’album, Andrew Weatherall. Il est déjà à l’époque patron de label, frontman de Sabres Of Paradis , il fondera par la suite le groupe Two Lords Swordsmen et de nombreux labels, et c’est en fait un des petits génies de la musique électronique. Il mélange acid et rock pour faire le chef d’œuvre psychédélique de Primal Scream « Screamadelia » et même si l’album est signé Gillepsie, c’est Weatherall qui est responsable de la totalité des arrangements, productions et remixes. Il a d’ailleurs déclaré récemment : « En fait, je ne voyais jamais ces tarés. Faire l’album aurait été impossible si j’avais dû les supporter en studio toute la journée »

La carrière du groupe explose ! C’est surtout dû à la chanson par laquelle Weatherall a commencé, il avait tout bêtement prit une ballade du deuxième album et l’avait remixée à son goût. Cette chanson s’appelle « Loaded », ce qui signifie « défoncé » en argot, et tout le monde la connaît. Et même si elle a fait un carton à l’époque, elle sonne toujours très bien aujourd’hui, elle n’a pas prit une ride, sans doutes à cause de ses accents stoniens, son rythme et son riff à la « Sympathy For The Devil » mais en plus lancinant, plus drogué... Avec ses chœurs irréels, son break à 3’50 et qui commence et se termine par un discours de Gillepsie complètement pété qui déclare son droit à la fête, à la défonce, au bon temps comme synonyme de liberté. Le mot d’ordre de toute cette génération de jeunes anglais qui ont mélangé deux styles, deux drogues, deux manières de vivre durant une petite décennie et dont aucun n’a vraiment survécu artistiquement, mentalement ou même physiquement. Un hymne tout simplement. Du coup ça donne envie de se remater Trainspotting.

“Just what is it that you want to do?
We wanna be free
We wanna be free to do what we wanna do
And we wanna get loaded
And we wanna have a good time
Thats what were gonna do
No way baby lets go
Were gonna have a good time
Were gonna have a party”

Le clip :

http://www.youtube.com/watch?v=hsZO-Gbxx60

mercredi 28 février 2007

[Rock] The Noisettes

Déjà, quand on voit le nom du groupe, on se dit « ça c’est un groupe qui va plaire à Chipmunk ». D’abord on apprend que le nom vient de « noise » et non pas du fruit sec, puis on écoute la PREMIÈRE chanson qui s’intitule « Don’t give up » et là...

Une basse bien ronde, un rythme funky, des solos pas dégueu parce que court, du rock garage basique mais néanmoins efficace mais surtout une voix, la voix de Shingai Shoniwa qui en plus de tâter de la basse, chante comme une déesse, une folle déesse bien sur. Cris hystériques, voix rauque puis susurrements de miel (qui fait parfois penser à Skye de Morcheeba, mais surtout à la Grande Billie Holiday), elle passe du tout au tout. Certes musicalement ce n’est pas révolutionnaire, mais est-ce qu’on demande à tous les groupes de rock de l’être. Et ils ont tout ce qu’il faut : le rythme, l’attitude, le style, le sens de la mélodie, des chansons de trois minutes trente, des influences pas dégueu, très axées 70’s (à peu près les même influences que Jack White)...

Après avoir sorti une poignée de singles en 2006, ils ont sortis leur premier album « What’s The Time, Mr Wolf ? » début 2007, et ont enchaîné directement avec une tournée américaine avec TV On The Radio (qui savent décidément bien s’entourer après Subtle et les Blood Brothers). Ce groupe est anglais, mais ne ressemble en aucun cas aux freluquets d’Artic Monkeys, il y a des hommes des vrais derrière les instruments et un vraie femme derrière le micro.

Donc le disque est bon, rien d’inégal, pas exceptionnel dans l’ensemble non plus mais trois ou quatre chansons qui font bouger des cheveux comme un petit fou. D’abord il y a « Don’t Give Up » de loin la meilleure, la plus rageuse, la plus funky celle où la vois de Shingai part dans tous les sens, puis « Sister Rosetta » qui nous fait bouger le cul cette fois-ci pour rentrer dans un twist endiablé, « Nothing To Dread » avec son « hahaha » en crescendo qui ne laisseront pas un fan des Beach Boys ou d’Elvis indifférent et sa fin garage à souhait, et enfin « Hierarchy » ballade de fin de sept minutes qui se termine en bœuf entre potes. Mais de manière général, tout le monde trouvera son compte dans chaque chanson à la faveur d’un refrain, d’un riff, d’une fin de chanson inattendue (« Cannot Even »)

Un bon groupe qui apporte une alternative (féminine) à la morosité anglaise de Bloc Party, pourtant comparables en qualité, et en énergie.

http://www.thenoisettes.com/img/gallery/7_58_noisettes%20gerald%20pix%20nov%2005%20003.jpg

Live :

Ils seront en concert le 24 mars à Paris et encore le 10 mai pour les 20 ans des Inrocks.

My Space :

http://www.myspace.com/noisettesuk

Site officiel :

http://www.thenoisettes.com

Comme trop de clip tue le clip, je vous file que celui de “Don’t Give Up

http://www.youtube.com/watch?v=C91iV8gQb1U

Et la même en live, en acoustique et l’on savoure encore plus sa voix.

http://www.youtube.com/watch?v=Al3MlSaqEck

[Vocal] Dokaka

Ce beatboxer japonais est un fou, un débile profond qui s’amuse à reprendre des classiques du rock ou de l’heavy metal à la bouche (« Since I’ve Been Loving You » de Led Zep ou « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana, oui je sais c’est monstrueux, il a osé massacrer ça) Mais il fait ça avec humour, il ne chante pas les paroles, il les « meumeume » (comme l’âne dans Shrek), il les chante en yaourt et il fait tous les instruments !

Le MySpace est exceptionnellement moche mais avec des reprises de Cannibal Corpse et Slayer assez époustouflantes et des vidéos de lui en train d’enregistrer en train de gesticuler comme un couillon avec une guitare ou une batterie imaginaire. Et surtout d’ajouter au fur et à mesure avec son sampler des nappes sonores pour arriver à un ensemble sonore cohérent alors que le départ ressembler plus à des borborygmes inaudibles. Son site officiel est encore plus moche, mais contient quelques chansons métal non disponible sur le myspace.

Un conseil néanmoins, il ne faut en aucun cas avoir mal à la tête quand on décide d’écouter Dokaka et il fat éviter l’abus. C’est fun, rigolo et extrêmement balèze, mais ça devient très vite énervant d’écouter un japonais hystérique.

Une seule personne a eu l’idée d’utiliser Dokaka comme un instrument, ce qui était la meilleure des choses qui pouvait lui arriver, c’est Björk qui l’avait engagé pour Medulla. On avait pu voir ce qu’il donnait en compagnie de Patton et Rhazel qui sont eux aussi deux ovnis vocaux incroyables, surtout sur le monumental « Triumph Of A Heart » et son clip où l’on voit Dokaka et toute la populace d’un pub faire les cons pour créer une chorale inclassable.

Liens :

http://www.myspace.com/electricdokaka

www.dokaka.com

Clip de « Triumph Of A Heart »

http://www.youtube.com/watch?v=ReHaLl3a8rU

samedi 24 février 2007

Communiqué du Comité pour l’Extermination Systématique des Pipettes (d’une mort lente et douloureuse)

Chers amis,

Avez-vous remarqué comment, sans crier gare, une nouvelle espèce a envahi nos cités ? A l’instar du pigeon, celles-ci pullulent dans les rues, roucoulent dans les parcs, la seule différence notoire étant que ces dernières, heureusement, ne chient pas sur les monuments. Vous les avez déjà vues. Peut-être en êtes-vous une. Ce sont les Pipettes. Pas le groupe de rock'n'roll inoffensif et chiant, mais les filles qui s’habillent comme le groupe : Jean slim, vêtements à pois, à rayures, bichromie noire et blanche, peau blanche, maquillage sixties, serre-tête, veste noire avec badges, ballerines, converses, et la sempiternelle frange. Toutes fringuées pareil, avec une ou deux différences infimes suivant les moyens. Des filles qui, il y a six mois, mettaient des joggings Adidas pour sortir, des filles qui s’habillaient comme Mariah Carey prétendent aujourd’hui représenter le rock et le bon goût. Ce que nous blâmons, ce n’est pas un éternel come-back des sixties dans la mode. Ce que nous blâmons c’est le manque d’originalité de ces jeunes filles qui se jettent corps et âme (et porte-monnaie) dans ce mouvement. En oubliant la chose la plus importante de tout phénomène de mode : l’ironie. L’autodérision. Car oui. En plus, elles ne perçoivent même pas le ridicule de la démarche. Quelques-unes, si, sans doute et agissent donc en conséquence ("Trop l0l, t’as mélangé pois et rayures, c’te rebelle"), mais celles-ci sont noyées dans la masse.

Et en plus du fait que ces gamines seraient parfaitement imbaisables (16 ans d’âge moyen, ça aide pas), elles sont perverties par des gourous à peine plus vieux qu’elles. Certainement pas mieux fringués, les petits minets à guitare. Le petit minet à guitare est le pendant masculin de la Pipette. Il ressemble à Louis Garrel, il est romantique, il s’habille aussi comme dans un film de Truffaut : Jeans slim aussi, veste, polo rayé, converse, espadrilles, cheveux mi-longs en bataille, imberbe jusqu’au bout du torse et un air faussement fragile et réfléchi, alors qu’eux aussi en vrais petits cons écoutaient Eminem à la rentrée 2005. Mais voilà. Le minet à guitare a découvert le rock il y a deux ou trois ans (quatre pour les précurseurs) avec les Strokes et le renouveau des groupes en « The », et a décidé de fonder un groupe de rock avec Alexandre, Pierre-Germain et Loïc, dans la cave de Papa et Maman, dans le XVIème. Et ils l’ont fait, c’est d’ailleurs la première fois qu’ils tenaient une décision, Papa et Maman sont fiers, ils auraient préféré qu’ils réussissent leurs bacs littéraires, mais rien ne passe au-dessus de la musique.

Donc je propose, dès maintenant, de commencer l’extermination systématique et calculée des pipettes, si possible par asphyxie ou par violents coups d’extincteurs, ou pire en leur faisant boire de l’huile de vidange en prenant bien soin de tâcher l’uniforme, sinon il serait réutilisable par un autre membre du troupeau. Je paierai, en vrai pognon, pas en crédits, quiconque me rapportera des têtes de pipettes et de minets à guitare. Je propose d’engager de sérieux tueurs à gages pour commencer l’épuration. Pour le montrer que le rock, ça se fait plus avec un serre-tête dans les cheveux depuis belle lurette, pour que la diversité vestimentaire reprenne ses droits sur nos lycéens de collèges friqués et pour qu’on puisse à nouveau se moquer de nos amis les gothiques...

Mais surtout, je propose de kidnapper Pete Doherty, le véritable responsable de cette invasion. De le kidnapper, et de le désintoxiquer à l’ancienne, de lui couper les cheveux, de le fringuer de façon banale, de lui faire bouffer du Mcdo tous les jours, pour qu’il devienne moche et obèse comme un informaticien spécialisé dans les logiciels de compta et lui faire chanter une nouvelle version de My Way en duo avec Elton John, à l’anniversaire de la reine. Et le tour sera joué ! On aura économisé dix ans, et sauvé de nombreuses vies. Et le prochain qui se repointe avec un look à la con de ce genre, headshot sans sommation.

Merci de votre attention.

mardi 20 février 2007

C'est pas politique, c'est personnel

D'abord elles détournent les autres filles du droit chemin. Ensuite, elles renient la Bible (et ça c'est pas bien pour le salut de l'âme) Elles ont des boîtes rien qu'à elles, où on peut même pas rentrer, nous, les gens biens (c'est sectaire, ce communautarisme) Elles ont même une série télé rien que pour elle.

Puis elles me piquent de la bouffe dans le frigo, elles font du bruit quand elles rentrent bourrées à l'appart... Toutes leurs copines sont aussi lesbiennes donc elles servent à rien en soirée. Elles sont plus alcooliques que moi, plus viriles aussi parfois, et elles me piquent mes copines ! Et en plus, elles s'affichent sans honte de vivre dans le péché, à la vue de tous, dans ce bar.

Je hais les lesbiennes parce que quand je sors dans un bar, je suis le héros de tous les puceaux présents et qui sont persuadés que j'habite en permanence avec quatre beautés en train de se galocher à moitié nues au milieu du salon... Quel bande de cons.

Et puis elles sont plus intelligentes que les mecs, et qu'un grand nombre d'hétéros, et ça c'est blasant, parce que t'as aucune chance de te les faire.


Et au rythme où ça va, je vais me finir par en devenir une...

Mr. Shuffle III

Le lac sur lequel je me suis penché, il y a de ça des lunes, par dessus l'épaule du géant, avait des reflets rouges et violets, un peu comme le foie d'un alcoolique sortant du bistrot d'en face. Je le regarde traverser la rue, telle un héros de la grèce antique, bravant les voitures, les poussettes, les excroissances du trottoir pareilles aux boursuflures que l'on trouvaient sur le dessus de le tourte de grand-mère, le jour de la grande fête de famille, au chateau, l'été. Anne-Claire avait un ruban dans les cheveux, et une jolie robe bleu ciel. Nous jouions autour de la fontaine au fond du parc, près du saule pleureur. Nous avions huit ans. Depuis Saddam s'est fait pendre à l'Aid El Kebir et on peut trouver des vidéos sur le net qui montre la pendaison dans son intégralité. La télé va finir par disparaître sous le poids des sites comme youtube, nous ne privilégierons plus que les programmes courts, plus personne ne regardera de films en entier, les albums de musique ne seront plus que de compilation de titres sortis sur internet. La culture se barre en couilles, mais en attendant je reprendrai bien un peu de potage.

Mr. Shuffle II

Et à la demande générale...(si si je vous jure.)

- Le problème, mon petit, c'est quand on over-floode le détracteur de zygote on se retrouve avec un spectre sur les homoplates.
- Oui, mais il suffirait de préempter les shlack-boums pour que le fleuve puisent sauter la haie du voisin.
- Non, car le fou placé en attaque empeche tout déplacement transversal.
- Putain, ça gratte.
- Je te le fais pas dire.
*mange un poteau électrique*

Et ça n'en finit pas...

Mr. Shuffle

Ce soir, j'ai décidé de croire en l'espèce humaine un matin de pluie où j'allais chercher des allemands qui se prenait pour des octaves au dessus du Kilimangaro, puis Hans se tourna vers moi et dit : Te quiero, mi amorrr. Ce fut l'anthème de ce précipice car enfin Miloon* avait annulé sa carte bancaire à Lima car le pape avait décidé de faire du jet ski pour rendre le monde plus rock n bass.

Et ça n'en finit pas...

[News] Velvet Underground. 4-25-66 Att N. Dolph.

C'est le nom de la copie de travail du premier album du Velvet Underground avec Nico, vendu le 8 décembre pour la modique somme de 155 000 dollars sur eBay, devenant ainsi l'album le plus cher de l'histoire du rock. Le précédent était celui des Quarrymen (le premier nom de groupe des quatres Beatles) qui avait couté "seulement" 78 000 livres sterling.

C'est un canadien nommé Warren Hill, qui a fait l'affaire du siècle en achetant cet album 75 cents dans une brocante. Un album qui s'avère être plus qu'une copie de travail mais la première ébauche de l'album tel que le voulait vraiment Andy Warhol, alors seul producteur du groupe. Il n'y a pas Sunday Morning, le mixage est différent, l'ordre des chansons aussi. Cette version, graal ultime de tout bon collectionneur de rock, n'aurait que deux autres exemplaires connus : un à Moe Tucker, la batteuse du groupe et un à David Bowie, qui le jugerait comme sa possession la plus précieuse.

On ne sait pas qui à mis la main sur l'objet et si on aura un jour la chance de pouvoir l'écouter. ça fait réver, hein ? Moi je pense que je l'aurais garder pour moi, sans que personne ne le sache. Et vous ?

Source : Les Inrocks n°576

[Electro] Chaos

Introduction :

Jeudi, 22h45, Bordeaux, Windows Live Messenger
Chewby dit : http://www.myspace.com/chaosinsectorlabo
Chewby dit : mate les vidéo
Chewby dit : ch’uis dans ma période japon
Baïkal dit : j'ai la flemme de mater mais je vais écouter
Chewby dit : ok
Chewby dit : ça déchire tout
Baïkal dit : aion valley of wind est une pure tuerie
Chewby dit : elle déchire (ndBaïkal : noté le vocabulaire varié du jeune homme)
Chewby dit : j’te conseille la vidéo du bas

Bah voilà comment faire une découverte potable sur un groupe japonais quand tous les sites qui en parlent, à part le MySpace, sont en japonais ? Et la seule phrase utilisable c’est « Chaos est un DJ, qui a commencé sa carrière en 1996 en triturant des beats de hip hop. Il est sur le label japonais Insector Labo ». J’ai la flemme de traduire mieux. je suis une bite en anglais.

Du coup, tu mets la vieille conversation MSN qui t’as fait découvrir le truc, car oui, c’est une VRAIE découverte. Je ne connaissais pas il y a deux heures. Et je peux dire que ça me plait bien, c’est pas extrêmement original, mais la puissance des beats est assez suffisante pour laisser des sensations agréables et enivrante. Comme je l’ai dit la chanson « aion valley of wind » est une pure tuerie !! Ca me fait penser à plein de trucs différents, mais je n’arrive pas à mettre de nom dessus et encore une fois je copie sur le myspace. (le label Ninja Tune surtout, de l’electronica alambiquée à la Autechre, Boards Of Canada et DJ Krush le compatriote forcément) Quel article de merde. Même Timor peut pas faire pire.

Heureusement que seul compte la musique...

Lien : http://www.myspace.com/chaosinsectorlabo

Ce qui est génial avec les MySpace bien rempli, c’est que t’as pas besoin d’aller à la pèche au lien. Y a quatre chansons géniales, trois clips, la disco et l’accès au site officiel en japonais. Et après on se plaint d’avoir des découvertes de douze ligne.

Le batteur en milieu urbain

Déjà, le batteur est un peu perdu en milieu urbain, comme dans tous les univers en même temps. Sorti du binaire, du ryhtme effrenné, le batteur ne comprend rien. Ce n'est pas le sujet, et de toutes façons, nous ne pourrons jamais rien pour lui.

Mais là je parle d'un batteur du voisinage, qui joue tous les jours de la batterie pour s'entrainer à devenir rockstar. Il n'est pas mauvais, mais pendant trois heures d'affilées, ou le dimanche matin, ou pile quand on a décidé de faire quelkque chose au calme : ça fait mal à la tête, ça énerve. On sort son grand couteau et on décide de chercher l'admirateur de Bonham ou Grohl dans tout l'immeuble.

Arrivé au deuxième étage, essouflé, on se pose la question :

Est-ce qu'on le laisse faire, pour l'amour de la musique et parce que ce gamin risque peut etre de finir dans un groupe que l'on ira voir et appréciera, ou est-ce qu'on va le tuer parce que trois heures de batterie brute tous les après-midis, on tienra pas une semaine de plus ?

Il en va de même pour le jeune guitariste qui répète inlassablement les accords de "Boulevard Of Broken Dreams" sur son ibanez, ou du chanteur qui veut faire du screamo et qui a décidé de tester la résistance de son micro. Les exemples sont bien nombreux dans le rock (et ailleurs, la trompette, la cornemuse, l'orgue d'église...)

Ou alors, ce con il fait ça pour que la copropriété lui paye un local de repet...

[Electro] Justice/MSTRKRFT

Ouais, je sais, « mais on est pas sur un secteur Rock ici ? », mais je t’emmerde, maintenant tu prends tes NIN et tu te casses.

C’était juste pour vous dire, que la scène hype techno d’en ce moment comment elle tabasse sa mère !! Comme on a, nous aussi, notre énorme scène hype rock, et qu’on les écoute quand même (spécial kassdédi à Naast, courage les mecs, on vous kiffe trop !) Je me suis dit, pourquoi ne pas aller voir de leur coté. Bon, je suis sûr que sur ELC (ou même ici), ils seront morts en rire en lisant ça et ils me montreront du doigt en disant « Bouh il suit la hype ! Loser ! » Ouais, mais comme je me sens rebelle aujourd’hui, je les emmerde aussi. Et je vais donc vous parler de deux groupes, un français et un canadien, qui font de la tech, de la house avec du rock dans les oreilles voire sur les platines ! Ils n’ont toujours pas sorti d’albums (mais des EP’s comme s’ils en pleuvaient) et promettent des dimanches matins rieurs et des samedis soirs qui puent la sueur.

Justice est un groupe de petits cons de plus, qui s’appellent encore comme des profs de français (Xavier de Rosnay et Gaspard Auge) et qui font des merveilles avec des machines pourries, comme l’avait fait Daft Punk, Motorbass, Etienne de Crecy, enfin toute une autre bande de petits cons qu’on appelait « French Touch » Des mecs qui ajoutent des bruits ignobles dans n’importe quoi, qui te mixe le tout à fond, les yeux fermés, la paille encore coincée dans le pif et qui arrive à te rendre Britney Spears épileptique, Franz Ferdinand sexy, Soulwax encore plus Soulwax, et surtout rajouter un peu d’esprit rock dans un milieu assez fermé. Car oui ils sont moches comme des roadies de Metallica, la pochette de « Waters Of Nazareth » ressemble à celle d’un album d’Iron Maiden ou pire. Et avec toujours l’énorme croix en symbole récurrent (c’est assez drôle de voir qu’il se qualifie en « Christian/Club » sur MySpace. Et surtout même si les sons sont à 100% tirés d’un ordinateur, ça ressemble à du hard rock bien crado mélangé à de la techno ou de la house, ce qui nous donne un hybride assez étrange, mais toujours tellement bon pour qu’on ait pas à se poser ce genre de question en pleine montée. Ils sont signés sur Ed Bangers records, LE label emblématique de cette scène qui ne fait quasiment que de ça. Le label créé par le manager des Daft !

Pour le groupe suivant, c’est beaucoup plus électro "classique" que Justice mais il y a la même énergie et le même sens de la déconne. Les deux barges de MSTRKRFT (ça se prononce « Master Kraft »), viennent de sortir un remix d’un vieux morceau des All Saints !! Qui évidemment est génial du point de vue du culot, un tantinet kitch, mais tellement bon pour danser. Mais quand on sait qu’ils sont capables de tellement mieux avec un bon groupe : le remix de « Monster Hopital » de Metric est un monument du genre, ça se trouve facilement sur radioblog. Il faut savoir aussi que les deux compères canadiens s’amusent avec Para One à se remixer mutuellement un peu comme un match de ping pong et viennent de remixer "DuDun-Dun" ET JE L’AI TOUJOURS PAS ENTENDU !! (C’est un scandale !!) Ils viennent régulièrement en France et se sont déjà fait pleins de copains ici.

Une scène avec comme papas, Daft Punk (soit apparemment la figure tutélaire obligatoire pour tous jeunes groupe qui se lance dans l’électro) bien sur mais aussi Soulwax (les nite versions, pas les autres disques pourris) et Mr. Oizo (ouais Flat Eric, la pub Elvis tout ça, mais aussi deux albums sortis du cerveau d’un fou, tout simplement géniaux) Et comme cousins ou frères, Modeselektor (le morceau « Dancing Box » avec TTC est une tuerie) , Dat Politics (My Toshiba Is Alive, un morceau que je m’écoute en boucle depuis des mois), Feadz, Digitalism (écoutez « Zdarlight » et dansez les enfants), Para One (voir dans les archives), le label Institubes (le jumeau hip hop d’Ed Bangers : Tékilatex sort de ce corps !!), Surkin (« Radio Fireworks » ou le comble du mauvais goût dans un single renversant), TTC, le label DFA (le label de LCD Soundsystem, qui a pondu les MEILLEURS remixes de 2006 !), Vitalic, Agoria, Tiga....

Tournée de MySpace :

JUSTICE : http://www.myspace.com/etjusticepourtous

MSTRKRFT : http://www.myspace.com/mstrkrft

ED BANGERS RECORD : http://www.myspace.com/edbangerrecords

Ils ne vous restent plus qu’à retourner dans les clubs (n’hésitez pas à vous bourrer la gueule avant, le prix des consos c’est pas la même chose, et surtout dites non au type qui veut vous refiler des efferalgan importés)