vendredi 11 mai 2007

J'aime la musique

Cultiver son spleen, à la limite de l'extrême déprime, en essayant de pas tomber dedans. J'écoute des tonnes de musiques tristes en ce moment (si tu veux les écouter toi aussi, va voir mes podcasts, ouais je fais ma pub dans un billet d'humeur, j'ai pas le droit ?) que je savoure tranquillement avec tous les poisons que j'ai à proximité : cigarettes, vin, sucreries, matières grasses, plats préférés, porno, daria, parano, films indiens, films d'amour, jeux à la con... Mais je ne fais pas grand chose d'autre. Je ne sais pas si écrire des articles ou participer à un nouveau secteur RP compte vraiment comme une activité... mais j'écoute de la musique.

J'attends le printemps et seulement le printemps, j'attends les échecs programmés avec la constance de l'éléphant du zoo de la Palmyre. Et je pense, je panse, je réfléchis, je rêve, je fantasme, je dis vague, je mange mes pensées avec entrain, des fois je les écris aussi, parce que j'ai rien d'autre à faire de ma nuit et que de toute façon demain je ne me lèverai pas pour faire quelque chose. Mais je continue à écouter ma musique.

"Est-ce qu'on écoute des musiques tristes parce qu'on est malheureux ou est-ce le fait d'écouter des musiques tristes qui rend malheureux" disait à peu près le poète/marchand de disque Rob Gordon. Une question toujours en suspens (comme dans un film de Hitchkock) car même si j'étais totalement malheureux il y aurait toujours la musique pour me remonter le moral, et si j'étais dans une bonne phase, elle serait là pour me rappeler que tout bonheur , comme le malheur, n'est qu'éphémère. La musique, ce garde fou qui m'empêche de sombrer bêtement dans la léthargie la plus totale, est pareil à l'amour (mais l'amour ne se télécharge pas sur le net) capable de tant de choses sur mon esprit. Au moment où j'écris je réécoute "Suicide is painless", je fredonne silencieusement cette chanson que je connais par coeur. je ne pense plus à rien, ni malheur, ni bonheur, seulement la beauté de la voix et de la musique. La musique est un doux cocon.

La pire des choses que pourrait me faire la Nature, Dieu, le Destin ou le Hasard serait de me faire devenir sourd. Je perdrai alors la seule chose qui m'a fait avancer, vivre de manière constante ces dernières années au delà de l'amour, de l'amitié, du sexe, du cinéma, de la lecture, de l'art en général, des drogues, des études, des voyages... Vous remarquerez sûrement que toutes ces autres activités requièrent plus d'énergie et de temps que d'écouter de la musique et que c'est sans doute pour cela qu'elles passent en second plan. Mais la musique a besoin de tellement plus que d'énergie ou de temps. Je n'arriverai jamais à comprendre les gens qui parlent de musique en faisant abstraction des sentiments, se contentant de la classer ou de la noter machinalement, de la comparer au reste, alors que n'importe quelle chanson est un tout, simple et complexe.

Un morceau de trois minutes trente peut remettre en question un individu entier si elle le frappe au bon moment. Evidemment, plus on écoute de musique et moins on a de chances d'être frappé. Mais à chaque fois qu'une de ces frappes m'arrivent en pleine gueule pour tenter une mini révolution, je savoure avec joie l'instant et appuie sur la touche "repeat" même si je suis en retard, même si je l'ai déjà fait 27 fois, même si le clocher s'effondre... Quand le reste ne suit pas, il y a la musique, et tout le reste dans sa parfaite totalité serait bien fade sans la musique pour rythmer, swinguer, groover, danser parmi les silences, les bruits et les paroles. "The soundtrack of my life" disait la chanteuse. J'espère ne jamais être heureux sinon je serai obliger d'écouter des musiques entrainantes à longueur de journée, j'espère ne jamais être malheureux pour toujours danser au milieu du salon avec un casque sur les oreilles.

A ceux qui ne comprendront pas ces mots, laissez moi en paix écouter mes joyaux et continuer à vivre dirigés par votre seul esprit sans prendre votre dose de sentiments par l'intermédiaire d'une chanson. Le désir de découverte, cette curiosité musicale va de pair avec le style de vie que l'ont choisit. Evidemment si cela devient maladif, la vie prendra alors ce même chemin. Car c'est bien la musique, la pire de mes drogues, celle qui me fait le plus de bien ou de mal, qui me rendra sourd avant de choper un cancer du poumon, la seule dont je ne veuille pas me désintoxiquer, la seule que je partage sans scrupules, sans intérêt, sans retour... J'aime la musique.

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