mercredi 28 mars 2007

[TV] Rock 15, une émission qu'elle est bien

J'étais tranquillement affalé sur mon canapé en train d'ingurgiter ma pizza, et je cherchais désespérément une connerie à mater sur la téloche. Et soudain, je tombe sur le début de "Rock 15" sur Europe 2 TV. Une émission qui a pour mission de passer les 15 meilleurs clip de wock du moment... Et donc, comme un seul homme, je décide de pousser l'expérience et de regarder jusqu'au bout !


Il y a toute la vague des groupes anglais fadasses : Kaiser Chief (Ruby, avec son clip en hommage à Sim City), Razorlight (America, les n°1 quand même)... seule surnage, au dessus de la marée, la chanson "Shoot The Runner" de Kasabian (de loin la meilleur chanson de la sélection)...

L'émission n'est pas avare en bouses françaises, pour notre plus grand bonheur : Indochine (pink water), Tryo (Désolé pour hier soir [Live]), Riké le chanteur de Sinsemilia, qui nous a sorti une chanson encore plus cul-cul que "tout le bonheur du monde". Et bien entendu nos gloires immortels, nos espoirs fous : les Plastichiottes (loser) et Naase (tu te trompes), plus un troisième groupe dont j'ai déjà oublié le nom, qui, toutes mèches dehors, s'égosillent pour nous prouver qu'ils savent faire du rock, du vrai !!! ...Raté !

Dans le lot, on a aussi droit à quelques américains du style "on est emo, on a mal à la vie ! T'as vu j'ai les yeux noirs ?". Ô joie ! Il y a la sublimement ringarde reprise de Creep par Korn avec le décor verdâtre, les hommes à têtes de loups et les gémissement de Johnatan Davis. Et Avril Lavigne, qui nous est revenu avec un clip encore plus abominable que les précédents (Girlfriend), mais qui soulève néanmoins une question existentielle : S'est-elle fait refaire les seins ? Parce que maintenant, on dirait qu'elle en a.

Et je ne peux vous quitter sans parler de la perle de cette sélection, celle qui m'a fait avalé de travers une olive, j'ai nommé : TOKIO HOTEL (Durch Den Monsun) où une bande d'ados prépubères allemands nous pondent une ballade calibrée pour faire pleurer de la meuf en quatrième. Le guitariste de 14 ans arbore déjà une belle crinière de dreads. Le chanteur, épais comme un arbuste, porte aussi bien la mèche, le khôl, le vernis noir et le blouson en cuir taillé sur mesure que la tristesse et la mélancolie dans son regard bien dirigé vers la caméra.

Quinze morceaux exceptionnels, qui m'ont bien aidé à digérer, et qui rassurent sur l'image toujours positive de la musique rock à la télé...

Ma petite sélection :

Tokio Hotel - Durch Den Monsun
http://www.youtube.com/watch?v=lI8yW3CB6bw

Avril Lavigne - Girlfriend
http://www.youtube.com/watch?v=cQ25-glGRzI

Naast - Tu te trompes
http://www.youtube.com/watch?v=pPzv6DeU43I


Vous aussi vous aimez cette émission ?

mardi 6 mars 2007

[chronique] Arcade Fire – Neon Bible

Tout le monde se souvient du battage médiatique qui avait été fait autour d’Arcade Fire, le groupe qui avait commencé sa tournée pour son album « Funeral » dans les bars miteux de Montreal et qui avait fini par jouer dans les plus grands et les plus prestigieux festivals du monde avec David Bowie ou David Byrne en guest. Des chocs comme ça, ça peut briser un groupe, les exemples sont nombreux. Et donc le 6 mars est sorti le nouvel album tant attendu : « Nïone Baïbeule »

D’abord y a du changement parce que maintenant ils avaient un budget ! Fini les bouts de chansons enregistrées dans la salle de bain de Win Butler et Regine Chassagne, le couple leader, place à un nouveau studio, et quel studio ! The Church est comme son nom l’indique construit dans une vieille église rénovée de la banlieue de Montreal, on imagine aisément l’acoustique et de décor de malade. Puis ils sont allez enregistrer les cordes et les chœurs à Budapest avec un orchestre classique réputé. L’enregistrement a duré plus d’un an, avec l’aide de nombreux musiciens (Final Fantasy, Wolf Parade, la section cuivre de Calexico... et la mère de Win Butler)

Déjà l’album est plus sombre, même s’il y a toujours de la lumière qui passe, l’album sonne beaucoup moins optimiste que le premier. Il y a aussi moins de « tubes » évidents, à part le biblique et majestueux « Intervention », cela manque de successeur à « Rebellion » ou « Wake Up ». Il y a moins d’envolées lyriques, moins de français (mais c’est pas un mal), les chansons sont mieux construites et mélangent avec beaucoup plus d’évidence le coté calme et le coté enjoué d’Arcade Fire. Mais ils ont rajouté beaucoup d’instruments : des cuivres, ceux de Calexico, et on s’étonne de ne pas avoir fait le parallèle avant entre ces deux groupes, tant leurs politiques musicales sont similaires, mais surtout, un orgue !! Un bien gros qui fait beaucoup de bruit et qui fait se soulever les poils des bras.

C’est un album est très bon dans l’ensemble mais il manque quelques bonnes chansons en plus. Mais bon il y a toujours « (Antichrist Television Blues) », la chanson pop de l’album avec ses chœurs énervées et son riff entêtant, « Intervention » avec son refrain parfait et surtout son intro à l’orgue (et pas un petit orgue de merde) qui explique à lui seul l’acquisition du studio, « Black Mirror » l’intro du disque qui fait penser à David Bowie, le très dark « Neon Bible », la fin tout en cuivres (de qui ? Vous avez suivi ?) de « Windowsill », la chanson jouée maintes fois en live « No cars Go » a été récrite pour l’occasion et sonne terriblement bien, c’est quasiment la meilleure de l’album, entraînante et belle, avec un accordéon de fort bon goût.

Et, il y a, (vous avez vu ? Je mets plein de virgules. C’est pour dire une chose importante) il y a « My Body Is A Cage », la plus belle chanson de l’album, judicieusement placée à la fin. Elle commence doucement, avec la voix de Win, on entend à peine les instruments. Puis sa voix se fait de plus en plus sûre, la musique s’accentue, des couches se rajoutent et soudain ! Le déluge ! L’orgue, à nouveau, crache ses plus belles notes, la batterie s’emballe, les chœurs deviennent aériens et la musique tente de la scène, mais la voix de Win Butler reste, seul fil conductrice d’une chanson qui vient clore en beauté un très bon album, mais qui rabaissent un peu le niveau des autres chansons.

Liens :

www.arcadefire.com

Le site est très beau, mais il sert à rien (sauf la version live de « Guns Of Brixton » des Clash, mais je vais vous la filer en lien)

http://www.myspace.com/arcadefireofficial

Pas top, que des vieux morceaux

http://www.myspace.com/bigstarbigstar

Non-officiel onc, mais avec « Intervention » et « No Cars Go »

No Cars Go (Live à Rock en Seine, l’année dernière)

http://www.youtube.com/watch?v=cJRSG95-WEU

My Body Is a Cage (vidéo de fan à la con)

http://www.youtube.com/watch?v=Pyp34v6Lmcc

Guns Of Brixton (en concert, au milieu de la foule, tout simplement sublime, filmée dans un vieux noir et blanc)

http://www.youtube.com/watch?v=eHHcTIBG7S8

Ne les loupez pas cet été, c’est avant tout un énorme groupe de scène.

samedi 3 mars 2007

[Chanson] Primal Scream - Loaded


Je vais vous conter l’histoire d’une chanson qui a permit à un groupe de rock mineur d’exploser sur le devant de la scène.

Nous sommes en 1993, Bobby Gillepsie, ancien batteur de Jesus And Mary Chain, a déjà sorti deux albums avec son groupe Primal Scream. Deux albums d’indie rock de bonne facture mais guère plus. Mais soudain les trois anglais se prennent en pleine gueule la vague acid-house de Manchester, passe des amphets aux ecstas, se mettent à sortir dans les clubs et décident donc de transformer leur musique en mélangeant le rock et cette nouvelle musique électronique. Mais comme ils sont fainéants et drogués du soir au matin, ils ont besoin d’aide et appellent donc, le petit DJ qui monte pour produire l’album, Andrew Weatherall. Il est déjà à l’époque patron de label, frontman de Sabres Of Paradis , il fondera par la suite le groupe Two Lords Swordsmen et de nombreux labels, et c’est en fait un des petits génies de la musique électronique. Il mélange acid et rock pour faire le chef d’œuvre psychédélique de Primal Scream « Screamadelia » et même si l’album est signé Gillepsie, c’est Weatherall qui est responsable de la totalité des arrangements, productions et remixes. Il a d’ailleurs déclaré récemment : « En fait, je ne voyais jamais ces tarés. Faire l’album aurait été impossible si j’avais dû les supporter en studio toute la journée »

La carrière du groupe explose ! C’est surtout dû à la chanson par laquelle Weatherall a commencé, il avait tout bêtement prit une ballade du deuxième album et l’avait remixée à son goût. Cette chanson s’appelle « Loaded », ce qui signifie « défoncé » en argot, et tout le monde la connaît. Et même si elle a fait un carton à l’époque, elle sonne toujours très bien aujourd’hui, elle n’a pas prit une ride, sans doutes à cause de ses accents stoniens, son rythme et son riff à la « Sympathy For The Devil » mais en plus lancinant, plus drogué... Avec ses chœurs irréels, son break à 3’50 et qui commence et se termine par un discours de Gillepsie complètement pété qui déclare son droit à la fête, à la défonce, au bon temps comme synonyme de liberté. Le mot d’ordre de toute cette génération de jeunes anglais qui ont mélangé deux styles, deux drogues, deux manières de vivre durant une petite décennie et dont aucun n’a vraiment survécu artistiquement, mentalement ou même physiquement. Un hymne tout simplement. Du coup ça donne envie de se remater Trainspotting.

“Just what is it that you want to do?
We wanna be free
We wanna be free to do what we wanna do
And we wanna get loaded
And we wanna have a good time
Thats what were gonna do
No way baby lets go
Were gonna have a good time
Were gonna have a party”

Le clip :

http://www.youtube.com/watch?v=hsZO-Gbxx60